Le développement durable

Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Rapport Brundtland pour l'ONU, 1987

Un nouveau concept emmerge, à côté de celui de développement durable, celui d'économie positive (cliquez pour lire un dossier extrait du Monde du 24 septembre 2013).

Le réchauffement climatique et la polution de notre planète ne peuvent plus être niés. Vous trouverez, ci après, des documents pdf sur les conférences climatiques et à la fin de la page un fichier de présentation powerpoint des enjeux de cette dégradation environnementale.

Protocole de Kyoto (résumé) (cliquez)

 Conférence de Doha (26 novembre - 7 décembre 2012):(cliquez) les résultats de la conférence de Doha sur le climat, qui prolongent les accords de kyoto, sans augmenter le nombre de signataire (15% de la pollution)

Le réchauffement climatique va être accompagné de deux phénomènes qui vont toucher considérablement certaines population:

      - la montée des eaux avec comme exemple le Bengladesh (voir article du Monde du 12 février 2013 qui suit) Une vérité qui dérange

      - du manque d'eau, à cause de sécheresse estivales et de l'augmentation de la population citadine, avec comme exemple l'Inde (voir article du monde du 15 mars 2013 qui suit)

Vous pouvez surtout consultez des extraits de "une vérité qui dérange" (Al Gore), film sur la gravité du réchaufement climatique et ses conséquences, sur youtube. Une vérité qui dérange (cliquer sur la cible)

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Le Monde                                                                                                                                                                          Mardi 12 février 2013

REPORTAGE

Au Bangladesh, survivre avec le changement climatique

Région de Satkhira (Bangladesh) Envoyé spécial
Dans le sud-ouest du pays, cyclones et inondations rythment le quotidien

Dans le district de Padmapukur, situé à quelques dizaines de kilomètres du golfe du Bengale, les cabanes en tôle tiennent en équilibre sur des lambeaux de terre sortant des eaux, comme des embarcations de fortune perdues au milieu de l'océan. Seuls les enfants, les femmes, les vieillards et les estropiés vivent encore dans des maisons dispersées le long de rizières en sursis. Dans cette région menacée par les inondations et les cyclones, les hommes sont partis chercher du travail ailleurs. Il n'y a pas même du bois pour cuire une galette de pain. Des commerçants sur des barques, chargées de produits de première nécessité, viennent approvisionner les villageois.

En 2009, le cyclone Aila a fait des dizaines de morts dans le village. Les habitants s'étaient réfugiés sur la digue, et avaient attendu des mois avant que l'eau reflue, pour rebâtir leurs maisons, encore un peu plus en hauteur sur leurs fondations en terre séchée. A Padmapukur, on ne se donne même plus la peine de reconstruire les maisons en brique. Les murs provisoires en tôle suffisent.

Le Bangladesh est l'un des pays les plus vulnérables au changement climatique. Les deux tiers de ses terres culminent à moins de 5 mètres au-dessus du niveau de la mer. L'élévation des eaux est déjà très perceptible dans les îles au large du golfe du Bengale, comme Sagar ou Kutubdia. Le pays dénombre 60 % des victimes de cyclones dans le monde ces vingt dernières années. Selon la Banque mondiale, jusqu'à huit millions de Bangladais pourraient devoir fuir leurs terres d'ici à 2050.

Pour les habitants, le choix est simple : fuir le Sud du pays ou se barricader derrière des digues toujours plus hautes, toujours plus immenses. La famille Monwara a quitté en 2007 son village ravagé par les inondations. Elle vit aujourd'hui à des dizaines de kilomètres au nord de Padmapukur, dans une petite cabane recouverte de branchages, accrochée sur un terrain en pente, en contrebas d'une route. Surélevés de quelques mètres, les bords des routes sont ici très prisés, car ils augmentent les chances de survie en cas d'inondation.

Begum, la mère de famille, vend des sachets de shampoing aux travailleurs qui passent sur le chemin de la briqueterie. " Pour ma fille, je souhaite qu'on lui trouve un mari qui habite loin d'ici, loin des côtes. Et qu'il en prenne soin ", confie-t-elle. Autour d'eux, l'eau salée a déjà commencé à ronger les terres. Les cultivateurs doivent vendre leurs rizières à des entrepreneurs, qui les transforment en élevages de crevettes destinées à l'exportation.

" Ces élevages rapportent de l'argent, mais ils sont une malédiction pour les pauvres. Ils demandent beaucoup moins de main-d'oeuvre que des rizières ", explique un homme aux mains abîmées par le travail de la terre. Les cultivateurs partent donc un peu plus vers le nord, là où les exploitations embauchent, ou vers l'Inde. Pour franchir la frontière illégalement, il suffit de traverser une rivière en pleine nuit, et payer 5 euros à un passeur.

Le sud-ouest du Bangladesh est desservi par le petit aéroport de Jessore. Pendant que les mécaniciens réparent un bimoteur à hélice, les passagers, pour la plupart des employés d'organisations non gouvernementales, parlent lutte contre la pauvreté, malnutrition et réchauffement climatique. La région vit sous perfusion de l'aide internationale. Le long des routes principales, il n'y a ici d'autres pancartes que les panneaux métalliques cloués sur des poteaux en bois annonçant l'aide des grandes organisations humanitaires.

A quoi d'autre pourrait servir la publicité ? La région est si pauvre qu'on n'achète pas des légumes, mais des graines pour les faire pousser soi-même. On ne se fait pas payer en argent mais en farine ou en riz. Les distances ne se mesurent pas en kilomètres mais en takas, la monnaie locale. Ce qu'on vend le mieux dans les environs, ce sont les malles métalliques qui servent à ranger les quelques affaires personnelles pour fuir, en cas d'inondation.

C'est une population minée par la malnutrition et la pauvreté qui affronte ici les premières conséquences du changement climatique. Le Programme alimentaire mondial (PAM), en partenariat avec le gouvernement, a mis en place le programme " Enhanced Resilience ", qui forme les habitants, en majorité des femmes, à mieux faire face aux crues dévastatrices et aux cyclones, et leur offre du travail pour renforcer des digues. Pendant deux ans, elles reçoivent un revenu mensuel ainsi que des rations alimentaires. " Le programme s'adresse avant tout aux femmes, car contrairement à leurs maris, elles ne peuvent pas migrer ", explique Christa Räder, la représentante du PAM au Bangladesh. La troisième année, elles reçoivent une aide pour acheter une chèvre, des poules, ou démarrer un petit commerce pour ne plus dépendre de l'agriculture. Selon les projections des Nations unies, le Bangladesh pourrait perdre 40 % de ses terres agricoles d'ici à 2050.

Le Bangladesh a entrepris d'adapter son agriculture au changement climatique en travaillant par exemple sur une variété de riz résistante à la salinité des eaux et aux inondations. Mais il lui faut aussi élever le niveau des routes, construire des digues le long des 6 000 kilomètres de côtes, nettoyer les canaux où s'accumulent les sédiments, mettre en place des abris anticyclones tout en veillant à ce que ces derniers soient accessibles et abritent des stocks de nourriture. Des systèmes d'alerte doivent être mis en place, en utilisant les mosquées et surtout les téléphones portables, qui sont ici dans toutes les poches.

L'adaptation au changement climatique est déjà dotée d'un fonds gouvernemental de 189 millions de dollars (141 millions d'euros) mis en place en 2009 grâce à l'aide de l'Union européenne, des agences de développement australiennes et américaines. Mais ce fonds risque d'être insuffisant. Dans une étude publiée en décembre 2011, la Banque mondiale estime que les coûts liés à la protection des infrastructures contre les inondations pourraient atteindre 3,3 milliards de dollars à d'ici 2050.

Julien Bouissou

 

 QUESTIONS à...

" Il y a déjà des centaines de milliers de réfugiés climatiques dans le pays "

Dacca Envoyé spécial
Hasan Mahmud, ministre de l'environnement et des forêts

Avec ses 152 millions d'habitants, le Bangladesh est parmi les pays les plus pauvres du monde. Hasan Mahmud déplore le manque d'engagement des grands pays pollueurs pour aider des pays comme le sien à faire face aux conséquences du changement climatique.


Le Bangladesh est-il déjà affecté par le changement climatique ?

Toute la population du Bangladesh est affectée directement ou indirectement. Il y a déjà des centaines de milliers de réfugiés climatiques dans le pays. Le niveau de la mer dans le golfe du Bengale a déjà augmenté et, si les prévisions des scientifiques se réalisent, 30 millions de Bangladais devront fuir leurs terres d'ici à la fin du siècle.


Que fait votre gouvernement ?

Le Bangladesh est le premier pays en voie de développement à s'être attaqué au problème. Nous avons mis en place un plan d'action en 2009, doté de 189 millions de dollars - 141 millions d'euros au cours actuel - pour tous nos programmes, comme par exemple des systèmes d'alerte aux cyclones, qui ont permis de sauver des vies lors du passage du cyclone Aila en 2009.

Mais avec la hausse du niveau de la mer, et l'arrivée de cyclones chaque année, nous devons construire des habitations et des digues plus résistantes encore. L'ampleur du problème est telle que tout ce que nous faisons est malheureusement insuffisant. Ceux-là même qui sont responsables du changement climatique doivent nous aider. Nous sommes des victimes innocentes.


Que demandez-vous aux pays les plus émetteurs de CO2 ?

D'abord, de réduire leurs émissions. Ensuite, nous leur demandons une assistance financière qui ne représente actuellement rien, comparé à ce dont nous avons besoin. Des promesses ont été faites et elles doivent être respectées. Le Bangladesh n'a pas reçu plus de 250 millions de dollars au cours des quatre dernières années, alors que nous avons besoin de 10 milliards de dollars.

Propos recueillis par J. Bo.

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Le Monde                                                                                                                                                           Vendredi 15 mars 2013

L'ouest de l'Inde fait face à sa plus grave sécheresse depuis quarante ans

New Delhi Correspondance
L'accaparement des ressources hydriques par " les seigneurs de l'eau " aggrave la situation

                     

Le gouvernement indien a annoncé, mercredi 13 mars, le déblocage de 172 millions d'euros pour venir en aide à plus de 3 900 villages de l'Etat du Maharashtra, situé dans l'ouest de l'Inde, frappés par la pire sécheresse de ces quarante dernières années. " Les réservoirs n'ont jamais été aussi bas et à chaque jour qui passe, ils se vident un peu plus " a déclaré Prithviraj Chavan, le chef du gouvernement local.

Le bétail a été rassemblé dans des camps provisoires mis en place par les autorités pour leur survie. Les habitants doivent parcourir des kilomètres pour s'approvisionner en eau et des enfants ne vont plus à l'école pour s'atteler à cette tâche quotidienne. Les services de police se préparent à faire face à une migration de 3 à 4,5 millions d'habitants fuyant les zones de sécheresse vers les grandes villes de la région comme Bombay Pune ou Aurangabad rapporte le quotidien Hindustan Times.

La faiblesse des précipitations ces derniers mois n'est pas seule en cause. L'épuisement des nappes phréatiques, le choix de cultures fortes consommatrices en eau, le manque d'infrastructures d'irrigation et une mauvaise gouvernance sont aussi largement responsables des conséquences dramatiques de la sécheresse.

Depuis l'indépendance, le contrôle de la gestion des ressources en eau a changé de mains, passant des communautés villageoises à l'Etat, pour terminer dans le domaine privé. Cette privatisation de l'accès à l'eau a de lourdes conséquences. Elle exacerbe les tensions entre communautés, renforce les inégalités entre agriculteurs et assèche les nappes phréatiques.

Endettement

Dans le Maharashtra, les agriculteurs se sont endettés pour creuser dans leurs champs des puits, dont le nombre est passé de 935 000 en 1985 à plus de 2 millions, vingt ans plus tard. Le niveau des nappes phréatiques a diminué, poussant les agriculteurs à s'endetter toujours davantage pour creuser plus profond.

Ceux qui ne peuvent plus emprunter dépendent des " seigneurs de l'eau ", un métier apparu ces dernières années tant l'accès à l'eau est devenu difficile. Ces " seigneurs " circulent d'un champ à un autre avec leurs pompes motorisées et acheminent des camions citernes dans les régions à sec. La sécheresse fait leur fortune. Dans le Maharashtra, le prix des 500 litres d'eau a augmenté de 50 % en un mois. Les habitants ne peuvent plus s'approvisionner auprès des réservoirs publics, à sec depuis déjà longtemps, faute d'entretien. La moindre réparation demanderait des procédures administratives interminables.

La privatisation de l'accès à l'eau, ce sont aussi ces industries, ces parcs aquatiques, cette urbanisation galopante et surtout des récoltes qui accaparent les ressources en eau, sans aucune restriction. " Dans le Maharashtra, la culture de la canne à sucre occupe 6 % des terres et consomme 58 % des ressources en eau. L'irrigation consiste à détourner l'eau de la région au profit de quelques cultivateurs qui appartiennent à un puissant lobby aux ramifications politiques " dénonce Palagummi Sainath, chef du service des affaires rurales au quotidien The Hindu.

Conscient de la crise qui se profile, les autorités locales veulent imposer le système d'irrigation au goutte-à-goutte, beaucoup plus économe en eau, dans les plantations de canne à sucre. Mais " on ne peut pas cultiver tout, partout. Il faut privilégier les projets d'irrigation à petite échelle, gérés par les communautés, et enfin mieux récolter l'eau de la mousson, la stocker, pour recharger les nappes phréatiques ou irriguer les champs, le moment venu ", rappelle Bharat Sharma, chercheur à l'Institut International sur la gestion de l'eau (IWMI), basé à New Delhi. Qu'attend le gouvernement indien pour mettre en oeuvre ces mesures ? Il privilégie pour l'instant les solutions de court terme.

" Troisième récolte "

L'argent qui vient d'être débloqué servira à acheminer de l'eau par camions citernes aux populations en difficulté et à aider les paysans à nourrir leur bétail. Au Maharashtra, la surface des terres irriguées n'a progressé que de 0,1 % entre 2000 et 2010 malgré des millions de dollars d'investissement. Où est passé l'argent ? " Aux millionnaires de l'irrigation, plutôt qu'aux projets d'irrigation. Les subventions du gouvernement servent de rente aux intermédiaires et aux entreprises de travaux publics sans que rien ne soit construit ", enrage Palagummi Sainath.

Voilà pourquoi la sécheresse fait des heureux. On l'appelle même la " troisième récolte " dans certaines régions : une récolte où l'argent tombe du ciel et s'évapore dans les projets d'irrigation. Sans changement de politique, l'Inde se dirige tout droit vers une catastrophe. Selon les prévisions du ministère indien de l'agriculture, 22 % du territoire et 17 % de la population indienne devraient connaître une " pénurie d'eau totale " d'ici à 2050.

Julien Bouissou

climat réchauffement.ppt.pdf
6,73 Mo, 06/10/2015

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